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ABE - NO TURNING BACK

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Message par Abe Carnegie Mer 21 Fév - 22:02

Abelforth Carnegie

nom: Carnegie, lignée d'Écosse, depuis longtemps imbriquée dans le Nouveau-Continent, plus que disposé à embraser ce rêve américain qui baigne l'imagination d'une nation entière. prénom(s): Abelforth, des syllabes agencées les unes contre les autres, étreintes datant d'une époque révolue. Peut-être était-ce dans l'espoir de perpétrer des lettres de noblesse qu'ils n'ont jamais accepté de perdre? Il ne pourrait les blâmer, être fait de chair, d'orgueil et de sang.  date de naissance et âge: Il est l'enfant du printemps, à l'aube de son trente-huitième anniversaire de naissance. lieu de naissance et nationalité: Seattle, USA. Il aspirait à voir le monde, la vie a fait que non, plutôt condamné à river son regard givré sur les mêmes entités jour après jour, année après année, bien que cela lui noue la gorge, le fasse perdre pied. origines: Si son sang s'imprègne d'une lointaine parenté dans le vieux continent, au creux des comtés d'un vert luxuriant et d'une pluie omniprésente qu'est l'Écosse, il n'a qu'une vague idée de ce à quoi cela peut ressembler. statut social: Il a le portefeuille suffisamment plein pour vaquer à son quotidien, sans rouler sur l'or, sans pouvoir dépenser sans compter. emploi/études: Le jour, il gère une petite librairie qu'il a hérité de son père, des étagères poussiéreuses emplies d'ouvrages d'une autre époque, d'un savoir d'un temps révolu puisque l'on visite plus pour le cachet antique que pour vraiment s'emparer d'un livre, ces derniers temps. Les affaires sont médiocres, mais il maintient la tête hors de l'eau en bossant de soir dans une taverne, s'adonnant de plus en plus souvent au vice sulfureux d'un doigt de bourbon ou deux. orientation sexuelle: Il aime et déteste les femmes à la fois, leur façon de le faire vaciller, de simplement tomber sous le charme de la première oeillade de biche donnée. Il se tâte à résister à l'envie de glisser ses phalanges gourmandes dans le creux des reins d'une damoiselle donnée, rien que parce que son palpitant n'arrive plus récemment à le supporter. statut matrimonial: Il n'a jamais pris le temps de se poser, plus avide de sensations fortes et de nouveautés que de stabilité. Il a le regret, certains jours, de s'éveiller sur un lit inhabité par la chaleur rassurante et le parfum capiteux d'une femme, une vraie. Une chaleur non-éphémère, sempiternelle. C'est récent, ce sentiment. Troublant, aussi.

Il laisse glisser ses phalanges sur la couverture de cuir qui enserre les pages élimées d’un ouvrage d’un autre temps, non sans rêvasser, la cigarette coincée entre les lèvres. Il s’est remis à fumer, dernièrement, lui qui s’émerveillait d’avoir parcouru le cap sacré des deux ans sans s’imbiber le corps de fumée âcre et d’une odeur de centre froide. Il ne la laisse pas griller là, entre ses lippes, pas dans la boutique, jamais. Mais il y rêve, d’oser l’allumer, même de la regarder faire, les pupilles dilatées, allant à l’encontre des règles figées dans le temps qui, même d’outre-tombe, perdurent selon la patriarcale volonté. Il était l’homme d’acier, ce père qui l’a élevé dans l’optique d’avoir la pérennité et l’éternité dans ce petit être qui pourrait tenir à bout de bras son commerce qui s’essoufflait déjà à l’époque. Les tenanciers n’y voient pas que du feu, et le crissement des comptes à payer qui s’accumulent là, dans l’arrière-boutique, atteste d’une précarité qui lui fait perdre pied. Ce commerce minuscule, un peu malmené par le temps, où les effluves du papier sont imprégnés dans les murs, le doux hâle d’une lumière légèrement tamisée illumine le vieux comptoir, une superbe antiquité qui n’a en rien perdu son panache. Lui, trop robuste pour manipuler les reliures de cuir fatiguées, trop magnanime pour admettre devoir se renouveler et modifier ce système qui fut instauré même avant qu’il fut né. Alors il pince entre plus fortement la cigarette entre ses lèvres, se décide à contourner le lourd meuble en bois d’ébène, fasse finalement tinter la cloche adjacente à l’entrée donnant sur le bord de la chaussée. Il pleut, pour changer. Alors il l’allume comme il peut, sa cigarette, et laisse courir la fumée entre les gouttes d’eau qui lui collent à la peau. Une ébauche de sourire éclaire son visage pour mieux couler, comme une esquisse d’une peinture malmenée, lorsque s’éteint les tintements rouillés. Il se met à penser que, sans surprise, il est le premier à les animer, bien qu’on fût bientôt la fin de journée…

« Abe » s’entend-il répondre, asséchant les verres de bourbon qu’il s’acharne à vouloir ranger à bon port, bien que les consommateurs sont légion, et que la liqueur ambré se consomme sans modération. L’odeur de jasmin s’échappe de sa chevelure de jais, ses hanches oscillant alors qu’elle s’évertue à se frayer un chemin entre sa stature imposante et la limite physique du comptoir du bar. Elle sourit, il la frôle, les sens s’affolent. « Billie » lâche-t-elle avant de s’affairer à bosser, se contentant d’éviter pendant un temps les contacts et les échanges, probablement plus habitué que lui à bosser à pleine capacité. Il la regarde faire du coin de l’œil, à la dérobée, elle vient d’arriver, pourtant s’affaire comme si elle y avait passé des années. Il arque un sourcil, se sert un doigt de bourbon. Le premier d’une lignée, si l’on se fie à la soif qui lui serre la gorge, ce besoin d’éteindre ce feu de doute et d’appréhension qui ne cesse de tout ravager, laissant Abe voguer à la dérive, s’évertuer à éviter cette déception inexorable que l’avenir s’évertue à propager.

cobain.
Abe Carnegie
Abe Carnegie

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Date d'inscription : 15/02/2018

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