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REED - UP TO NO GOOD

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Message par Reed Halesworth Ven 23 Fév - 16:44

reed halesworth

nom: halesworth, celui de son paternel et du paternel avant lui, une lignée de paumés, de moins que rien, de putain de ratés. prénom(s): reed, le second prénom, une lubie d'une mère dépassée qui a finit par claquer. foutre le camp, en fait, il se surprend à confondre, tant elle l'a peu marqué. date de naissance et âge: il est né un douze avril, une journée pluvieuse, chargé d'humidité, ce genre de jour où t'a pas envie de te lever du lit. bref, un signe que dame nature se foutait bien de sa gueule dès qu'il eut pointé le bout de son nez. lieu de naissance et nationalité: au creux de la floride, un bled bien paumé qu'est tallahassee. il y retourne deux fois l'an, pour se remémorer ses années glorieuses, son passé sublimé, substituant la misère de son quotidien en se heurtant à cette époque révolue qui l'a jadis animé. origines: américain jusqu'à la moelle, le bon comme le mauvais. statut social: moyenne, il se débrouille plutôt pas mal, gérant étonnamment bien les gains révolus de sa brève, quoique fructueuse participation aux ligues pros de football. emploi/études: il bosse comme policier, ce qui n'étonne personne quand on pense qu'il était par le passé à défendre toutes les causes, le pauvre, la veuve et l'orphelin. Il est plus laxiste, légèrement désabusé maintenant, trouvant cependant dans son boulot une flamme qui lui maintient la tête hors de l'eau, qui lui permet de ne pas toucher le fond. orientation sexuelle: les femmes, une femme en particulier. C'est peine perdue, alors il se voile la face en transposant son visage à la pauvre demoiselle qui a le malheur de froisser ses draps, d'y écarter les jambes le coeur et les yeux brillants, pour mieux y être déçue, trompée. statut matrimonial: divorcé, veut mieux pas trop chercher.

Il avait cheminé depuis la fin de la fac, Reed. En bien? Le concept en soi était discutable, mais il n’était plus le même gamin rêveur qui était utopiste, cherchant à voir le bien en tout et partout, en tous et chacun. Ça lui évitait de s’en prendre plein la gueule, des jours, et parfois on lui reprochait cette perdition qui animait tout son être, lui qui ne pouvait plus toucher un ballon de football non sans amertume, non sans que la bile lui monte à la gorge et qu’il soit happé par une envie soudaine de tout détruire sur son passage, typhon déshumanisé. Et pourtant, une apparition tardive d’un côté masochiste – ou pas vraiment, considérant qu’il s’est coltiné une amitié long terme avec une femme complètement timbrée, qu’il se surprend encore à pourtant caresser virtuellement du bout des doigts dans ses pensées à temps perdu, ou perdu dans le temps – il s’avérait à poser son regard céruléen sur ce ballon. Le ballon. Celui qu’il a touché le jour où il a gagné ce putain de championnat à la con, à la fin du lycée. Son heure de gloire, son meilleur moment à vie, dépassant de loin les derniers relents de bonheur résiduel de ce que fut le jour de son mariage. L’amour du sport, la passion du football, la seule et unique putain de chose qui perdure suffisamment longtemps pour le tenir en haleine, deux décennies plus tard, bien que ce ne soit plus son gagne-pain, qu’il ne parcoure plus les verges d’un terrain comme s’il n’y avait pas de lendemain.

Le football lui manque.
Avery lui manque.
Et pour les deux, rien n’y fasse, ni lui, ni ce putain de bon Dieu à la con.

Alors il s’en remet à boucler des connards pour des crimes en tout genre, aspirant encore à atterrir dans les bureaux de la criminelle, plus haut gradé, s’intéressant à des dossiers plus palpitants que ceux que l’on lui soumet, trop facile, enivrement trop éphémère, il se surprend trop rapidement à la nostalgie, au ruminement de ce passé révolu avec lequel il ne cesse de se torturer l’esprit. Masochiste, et pas qu’un peu finalement. Il contemple le fait qu’il doive s’extirper de ce canapé où il a passé la nuit devant des feuilletons paumés, à fumer des cigarettes comme une cheminée, cuvant les derniers relents de ce qu’il s’est fait comme cuite hier, en début de soirée. Le regard rivé sur le ballon qui sied là, devant, sur le manteau de la cheminée. Il laisse courir ses doigts sur l’échine arquée d’une demoiselle qui s’anime légèrement, encore assommée de la manière dont il la malmené. C’est ce qui est de bien, quand on défraie des services, on s’adonne à ce que l’on veut, à raison de quelques billets de plus, à quelques sourires bien sentis donné. Il s’extirpe de son cocon de chaleur et de chair monnayé, vient frôler de phalanges tremblantes la surface texturé de ce ballon, les retire rapidement, comme électrisé.

Ce qu’il donnerait pour pouvoir retourner à ce moment précis.
Ce qu’il donnerait pour ne pas avoir tout perdu, ou presque, à cause de cette putain d’addiction à la con que ce besoin viscéral de courir après un foutu ballon.

cobain.
Reed Halesworth
Reed Halesworth

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Date d'inscription : 23/02/2018

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