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there's always tomorrow

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Message par Abe Carnegie Ven 23 Fév - 17:13

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Vingt-trois heures, cela afflue, les gens partent et entrent, s’abreuvent le gosier pour mieux en redemander. Le contenu des bouteilles s’amenuisent, le flot de liquoreux vient chatouiller les papilles. Il y a une aura particulière, au creux de la taverne, des effluves âcres de tabac froid, d’alcool frelaté, de sueur et de chaleur. Pour certains, il y a de quoi être rebuté, pourtant Abe y trouve son compte, ne se sentant en rien dépaysé. Il esquisse un sourire, par-delà le comptoir, qu’une dame un peu plus loin interprète comme lui étant adressé. Elle s’approche, lancinante, probablement émoustillée par l’idée que cette silhouette aux émotions fantomatiques daigne s’esquiver de son perpétuel faciès léthargique et daigne s’animer. Il lui offre quelques mots, elle lui commande quelques verres, lui en offre un, puis deux, puis trois. Il sent le regard derrière lui d’Alastor, le propriétaire, un homme particulier, aux excentricités reconnues, mais à la patience olympienne et aux sens aiguisés. Elle frôle ses phalanges posées sur la structure de bois, l’instiguant à pécher davantage, ou peut-être est-ce l’impression qu’elle veut donner. Une parcelle de son âme, celle désabusée, se sent concernée, voire même légèrement émoustillée. Elle est loin d’être désagréable à regarder, il peut imaginer une douceur de peau satinée, rien qu’à l’albâtre de sa chair. Pourquoi? Comment? Une intuition, rien de plus ni de moins. Il passe la langue sur ses lèvres, ne pensant pas à se soustraire préalablement au regard désireux, envoûté, de la cliente émoustillée. Il y cueillait simplement les dernières perles de bourbon qui s’y logeait, tentant d’échapper à ce monstre au creux de son torse qui lui en demande toujours plus, encore plus, soir après soir, du coucher du soleil à l’aube, sans raison aucune, par cupidité.

Minuit vingt, il remonte son pantalon dans l’allée adjacente, à peine essoufflé. Il relâche son emprise sur la silhouette frêle qui se laisse choir contre le mur de briques, manquant perdre pied. Il regarde l’heure, jette un regard à gauche, à droite, sans jamais poser ses prunelles acier sur la silhouette sur laquelle il vient de s’acharner. Il retrouve son chemin par la porte de sortie, regrette de ne pas trouver le temps d’en griller une, pour faire passer le goût âpre sur sa langue, pour clore un chapitre désastreux, une incartade plutôt gênante, à sa ligne de conduite qui s’écarte subrepticement de ce à quoi il veut aspirer. Il fait sourde oreille au supplice sous-jacent aux mots lancés désespérément par l’abandonnée jusqu’à ce que la porte se referme sur le son annihilé. Il la croise elle, dans l’arrière-boutique, aux prises avec un appel téléphonique dont le contenu de la discussion la fait grimacer. Il passe la main dans ses cheveux, considérant les options. Cinq minutes, et il doit émerger. Le timbre de la voix de Billie s’éteint tout comme son regard se pose sur lui. Les options s’amenuisent, et il devient inexorable que d’échanger des mots à la dérobée, par soucis de politesse, d’amabilité.

« Ça va ? Besoin d’aide pour quelque chose? On me cherchait? » qu’il échappe de ses lèvres, horrifié par le contenu dès que les mots lui viennent à l’oreille.
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Message par Billie Haynes Ven 23 Fév - 18:25

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L'alcool coule à flot, certains dansent, d'autres discutent en hurlant au lieu de parler et Billie baigne dans l'ambiance. Se faire déconcentrer serait facile, se laisser entraîner dans des conversations ou se laisser aller à traîner juste pour pouvoir profiter du lieu au lieu de travailler. Mais non, la gamine reste concentrée. Elle sait sourire quand il le faut et prendre un ton plus sérieux, mais jamais agressif quand certains se plaisent à demander si le verre est gratuit. Et contrairement à d'autres, Billie n'accepte pas les verres que les clients cherchent à lui offrir. Ce serait trop facile et de toute façon, elle finirait bourrée bien trop rapidement. Puis elle se retrouve à devoir aller passer entre les gens, à devoir ramasser les verres vides, hurlant à chaque fois qu'elle passe un « pardon, poussez-vous s'il vous plaît », parce que faire tomber autant de verres d'un coup serait une putain de tragédie. Après plusieurs passages, elle se rend compte qu'Abe a disparu de derrière le bar. Billie se rappelle l'avoir vu en train de draguer une cliente, ou peut-être que c'était l'inverse, elle sait pas trop. La gamine le remplace, secouant la tête sans pour autant partir à sa recherche. Elle a déjà sa petite idée sur ses activités et n'a pas envie de l'interrompre en plein coït, parce que ce serait franchement gênant.

Billie prend sa pause quand elle sent son téléphone vibrer dans sa poche arrière, l'envie de répondre la forçant à accélérer le pas pour aller à l'arrière du bar. Elle a passé une audition aujourd'hui et même si elle a envie de se dire que ça a marché, elle y croit pas vraiment. Et quand elle écoute ce que son interlocuteur lui raconte, elle comprend qu'elle n'a pas tort. Putain. Le merci qu'elle lui dit lui arrache les lèvres, mais la politesse avant tout. Elle raccroche, tournant la tête, se rendant compte qu'Abe est revenu. Moment de flottement, aucun des deux capable de dire quelque chose. La gamine se mord l'intérieur de la joue, haussant un sourcil en entendant les questions de l'homme en face d'elle. « Non, non, t'inquiètes pas. » Lui dit-elle, affichant un faible sourire, parce que là tout de suite, elle a pas trop envie de sourire, ni d'être particulièrement aimable avec les autres, parce qu'elle est en colère. Sauf que sa nature fait qu'elle ne peut pas passer ses nerfs sur quelqu'un qui ne lui a rien fait, donc elle reste tranquille, s'énervera plus tard quand elle sera toute seule. « Juste... » Ça s'entend dans le ton de sa voix qu'elle est gênée, ne sachant pas trop si elle doit lui signaler la chose ou pas. Son doigt se lève pourtant, pointant son cou. « T'as du rouge à lèvres là. » Elle lui montre l'endroit exact en dégageant ses cheveux, montrant son propre cou pour lui faire comprendre où la trace est située, un petit sourire gêné fixé sur ses lèvres.
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Message par Abe Carnegie Ven 23 Fév - 18:53

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Il a l’impression d’être l’intrus dans un lieu qu’il fréquente depuis des semaines, des mois, rien que parce que la présence de Billie est incandescente alors que la sienne ne rayonne pas, plutôt terne, plutôt las. Certes, il se sent plus vivant ici, dans une mer d’humains bien qu’il y fasse tout de même figure solitaire, la plupart du temps, que dans le commerce familial, qu’il tache de maintenir à flot. C’est aux dollars cumulés ici qu’il recule l’échéancier des créanciers, allonge les périodes sans appel des banques, qui lui demande de leur verser cette maigre pitance qu’il parvient à accumuler. Alors il la regarde elle, électron libre dans un univers ordonné, qui ne laisse place ni à l’interprétation, ni à déroger des obligations dont il a hérité. Il l’envie, elle et la jeunesse qui l’anime, les années de moins au compteur, les plus nombreuses autres à venir lui offrant mille et une possibilités. Comment peut-on se retrouver à croiser le chemin de l’incarnation des aspirations et du rêve, lui désabusé?

Il secoue la tête, prenant conscience que les lippes entrouvertes, le silence s’allonge et le malaise grandit. Ses pupilles s’écarquillent lorsqu’elles suivent la gestuelle qu’elle esquisse, le ramenant brusquement à la réalité, celle surréelle qu’est de s’être adonné à la luxure dans une ruelle, à peine la décence d’éviter la plupart des regards par un repli stratégique dans une zone reculée, peu fréquentée. Il fait des pas maladroits pour tenter d’observer son reflet dans une glace fatiguée, frottant frénétiquement le stigmate de son épopée du creux de la main, à s’en meurtrir l’épiderme, comme s’il s’agissait d’une absolue nécessité. En retournant la tête, il relate l’évidente proximité amenée par son déplacement désordonné, se passe la main dans les cheveux, les ébouriffant, gêné.

« Ça, ce qui vient de se passer » murmure-t-il à demi-mot, comme une confidence à la dérobée « c’est minable, non? ». Il ricane d’un rire dépourvu d’amusement, la gorge lui serre par envie de nicotine, de se sortir de cette situation grotesque, cette sordide envie de crever sur place. « Puis c’est terriblement cliché, quand on y pense ». Il lui parle sans vraiment lui parler, fidèle à lui-même, sans savoir pourtant pourquoi, comme s’il avait le besoin viscéral ou l’impression de devoir se justifier « C’est bon comme ça? » qu’il lui demande, croisant finalement son regard « Ce que tu dois penser de ce sur quoi tu viens de tomber… ». Il a honte, pour de bon, pour de vrai. Les réprimandes se font légion au creux de son esprit, sa voix et d’autres, des figures d’autorité comme des fantômes du passé. C’est la voix du patron qui le fait sortir de sa torpeur et, il en a bien l’impression, l’expression inquiète qui habille le visage de la poupesque et juvénile demoiselle.

Trois heures. Ils sont seuls, à ramasser les pots cassés. Le silence se fait religion, et il lui tarde de s’esquiver pour aller s’enfiler le reste d’une bouteille de bourbon qu’il a à la maison. Seulement, il l’entend siffloter. Il esquisse l’ombre d’un sourire « Qu’est-ce qui fait qu’on se retrouve paumé au même endroit, toi et moi? ».
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Message par Billie Haynes Ven 23 Fév - 20:33

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Billie se retrouve souvent à court de mot quand elle est en face d'Abe. Souvent, elle a juste envie de lui demander s'il va bien, mais se retient, ça ne la regarde pas. S'il a des problèmes, ce sont les siens, pas ceux de Billie alors elle n'a pas besoin de les connaître. Si seulement elle savait être aussi détachée, ce serait le pied. Donc elle se retrouve à lui préciser qu'il a du rouge à lèvres sur son cou, plus gênée que jamais, mais elle fait avec. Au moins, elle pense à autre chose qu'à ce coup de téléphone auquel elle n'aurait pas dû répondre. Abe s'approche, s'affairant à essayer d'enlever la marque qui semble vouloir lui coller à la peau en se regardant dans un miroir usé. La gamine le regarde faire, voyant sa peau rougir à cause de l'agressivité avec laquelle il la malmène, mais elle évite de faire un commentaire. Quand il s'arrête, elle ne lui dit pas qu'il en reste encore un petit peu, parce qu'il a l'air suffisamment gêné comme ça pour qu'elle sache qu'il est préférable de ne pas en rajouter.

Ses questions l'étonnent et pendant quelques secondes, Billie ne sait pas vraiment quoi lui répondre, pas préparée pour ce genre de discussion. Alors elle hausse les épaules ; « T'es pas le premier à le faire. » Ce qui ne veut pas dire qu'elle l'encourage à continuer, ça veut juste dire qu'elle ne le juge pas. Il est dans son bon droit de s'envoyer en l'air et tant que tout le monde est consentant, tout va bien. Quand il lui demande si son cou est bien, Billie ne lui répond pas, préférant lui enlever la dernière trace d'elle-même. Elle préfère éviter d'avoir à le revoir frotter comme un malade. « Ouais, maintenant, c'est bon. » Elle lui sourit sincèrement, parce qu'elle n'aime pas trop la mine qu'il affiche. Puis la gamine fronce les sourcils quand elle entend ce qu'il lui dit ensuite. Si elle était gênée, elle ne voulait pas qu'il se sente mal à cause d'elle non plus. « Abe, t'es sûr que ça va ? » Lui demande-t-elle, mais elle n'obtient pas de réponse. Le patron l'appelle, Abe semble se réveiller d'un coup et la gamine fronce alors un peu plus les sourcils, s'étonnant d'être aussi inquiète pour lui.

Perturbée par sa conversation avec Abe, Billie passe le reste de la soirée à continuer de servir des verres, mais du coin de l’œil, elle le surveille. Elle veut juste être sure qu'il va bien. Elle cherche à se rassurer sans vraiment comprendre pourquoi. Puis les gens commencent à partir, c'est la fermeture et un sourire refait son apparition sur les lèvres de la gamine. Elle est prête à rentrer chez elle, prête à se glisser dans les couvertures de son lit et dormir. En attendant, elle range et siffle en même temps l'air d'une musique qu'elle a en tête sans vraiment s'en rendre compte. La voix d'Abe la fait presque sursauter et sortir de sa bulle. Elle tourne la tête vers lui, un fin sourire sur les lèvres tandis qu'elle hausse les épaules. « Je sais pas, Abe. J'dirais que l'argent joue pas mal, mais peut-être que j'me trompe. » Y a des moments où elle se dit qu'être riche, ça doit être le pied. Mais ce n'est pas exactement de ça dont elle rêve. « Au fait, tu m'as pas répondu tout à l'heure. » Curieuse de savoir s'il va bien ou non. Curieuse d'autres choses aussi, mais elle se contentera de cette seule question, parce que si son inquiétude s'est apaisée un peu, il y a encore des restes qui aimeraient être rassurés.
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Message par Abe Carnegie Ven 23 Fév - 21:20

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Le temps fige quand les phalanges de Billie percutent son épiderme meurtri. Tout en douceur, presque comme s’il s’agissait d’une caresse, elle retire les dernières traces de ce curieux incident auquel il peine donné du sens. Ce n’est pas comme s’il était avare de cette promiscuité avec les femmes, non pas qu’il n’apprécie pas l’acte en soi, ni même les sensations procurées, mais il n’a pas le désir de s’exposer, ni même le fantasme de s’atteler à pareille exposition de ce besoin humain que de se rapprocher, même dans une session qui inexorablement va expirée. Il n’a pas l’habitude non plus d’intercéder auprès des clientes pour obtenir des faveurs à la dérobée, quoiqu’il puisse dire, quoiqu’il puisse en penser. Par respect pour son patron, un homme franchement bon, par respect pour ces femmes qui se jettent comme ça, sans y penser, dans une liaison éphémère pour un plaisir spontané, parce qu’il essaie de croire qu’il n’est pas fait de ce bois-là, qu’il vaut mieux que ça.

Les phalanges se retirent en même temps que les mots bloquent sur sa langue, s’y éternise avant que la réalité le happe, le fasse sursauter, et l’incite à se mobiliser. Il ressasse sur son chemin de croix les propos échangés, les paroles sans réponse, les échanges demeurés en suspens. Certes, il n’y a pas de quoi s’en ronger les sangs, elle vogue à ses occupations, ses tâches et responsabilités, en bonne employée, et s’évertue surement à songer à de choses plus importances qu’un banal échange à la dérobée. Il claque la langue dans son palais, fait taire ce tortueux besoin de lever le coude pour s’irriguer la gorge d’un liquoreux réconfort aux effets immédiats, instantanés.

Le temps s’étiole, et il brise le silence sans le vouloir, sans vraiment y penser. Curieux, peut-être trop, mais osant pour l’une des rares fois en faire part à haute voix. Il pose ses iris sur elle, s’imprégnant de son visage velouté, de ces traits étrangers, exotiques, enivrants. Il secoue la tête, se refusant de s’adonner à de pareilles pensées. Elle est belle, jeune, insouciante, bien loin dans le continuum de temps, hors de portée de ses phalanges expirées.

« Je crois que l’argent fait faire bien de ces choses qu’on s’épargnerait si on n’avait pas tant à s’en préoccuper » rétorque-t-il, haussant les épaules, avant de continuer « et si tu n’avais pas à t’en soucier, tu serais loin? Tu t’adonnerais à quoi? ». Curiosité dévorante, étonnante aussi. Des quarts de travail entiers à chercher à trouver une raison de dépasser la cordialité, voilà qu’il se répand à mots, bien plus que ce que l’on arrive habituellement à lui arracher. Il appuie ses avant-bras sur le comptoir, lui adresse un sourire un peu faible, qui se veut pourtant entendu « Ça peut aller, c’est que les affaires sont mauvaises, ailleurs, ces derniers temps ». Ça veut tout et rien dire à la fois, contradictoire au possible, il ne parvient pas à mieux, c’est pas tellement surprenant « Et toi, Billie, tu t’en sors? T’es heureuse, ou quelque chose comme ça? ».
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Message par Billie Haynes Ven 23 Fév - 22:23

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Billie tend à éviter de discuter avec ses collègues, sans vraie raison, juste parce que c'est parfois beaucoup plus simple. Avec Abe, la gamine est polie, mais depuis qu'elle est arrivée, elle préfère se retenir d'en demander trop, préfère garder ses distances. Pourtant, là, il semblerait que la conversation découle normalement. Au fond, elle se pose tellement de questions que sa curiosité l'encourage à ne pas se fermer. Pas timide, mais un peu trop méfiante, même s'il n'a jamais rien fait pour éveiller ce genre de ressenti de sa part. C'est Billie qui réfléchit trop sur tout, même sur des choses sans importance. Avoir une conversation avec quelqu'un, ça n'engage à rien. Même si on finit toujours par dévoiler des choses sur soi, on n'est pas obligés.

Sans le manque d'argent, Billie ne serait pas ici, parce qu'elle serait allée dans une grande école de danse, aurait l'expérience requise par les grands de ce monde pour avoir la clé du succès. Et là, elle serait en train de danser, en vivre et peut-être qu'elle ferait le tour du monde avec une compagnie de dingue. Sauf qu'elle n'est pas riche, n'a pas fait de grande école de danse et qu'elle est là. Pour l'instant. Coincée, mais seulement pour un moment. Alors Billie finit par répondre à Abe. « Je danserais. J'sais pas où, mais je sais que je me poserais beaucoup moins de questions. » Ce serait le pied, mais tandis qu'il a la réponse de Billie, elle, elle voudrait savoir ce que lui ferait sans ce problème commun à beaucoup trop de gens dans le monde. « Et toi, tu ferais quoi ? » Sa curiosité a été réveillée, l'impression de pouvoir lui poser des questions et de comprendre certaines choses à son sujet.

Tandis qu'il s'appuie contre le bar, Abe finit par répondre à Billie. Et si on aurait pu penser que sa réponse suffirait, y en a plein d'autres qui viennent à l'esprit de la gamine. Les affaires ? Qu'est-ce qu'il fait d'autre ? Trop d'informations et pourtant, tellement peu. « T'as un autre travail ? » Demande-t-elle avec précaution. C'est sa façon à elle de pas trop chercher, tout en essayant de grappiller quelques petites informations histoire de calmer les idées qu'elle se fait dans sa tête. C'est au tour d'Abe de demander à la brune si elle va bien et cette dernière lui sourit, hausse les épaules, réfléchissant à une réponse potable. « Hm, ça peut aller. Y a des gens qui ont des problèmes plus importants que les miens, alors j'ai plutôt de la chance, donc j'me dis qu'à un moment, je finirai par obtenir ce que j'veux. » A force de patience, de persévérance, d'entêtement et juste assez d'optimisme pour oser continuer de se prendre des murs en pleine face. « Je pourrais te renvoyer la question au sujet du bonheur, tout ça, mais j'ai l'impression de déjà connaître la réponse. » Les mots quittent ses lèvres sans qu'elle ne les arrête et une fois qu'elle a terminé, elle se demande pourquoi elle lui a dit ça. L'impression que c'était malpoli, voire même déplacé de sa part. « Désolée, je voulais pas dire ça comme ça. » Mais elle l'a dit quand même et elle mord l'intérieur de la joue, quitte à s'en vouloir au point de s'en mordre les doigts. D'ailleurs, elle détourne le regard, pas vraiment chaude pour assumer ses propos au point d'aller croiser son regard.
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Message par Abe Carnegie Lun 26 Fév - 19:47

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Et comme ça, sans crier gare, il s’imagine la sylphide s’animer au rythme d’une musique lui seyant, digne d’elle, l’animant d’une joie de vivre pétillante, d’un bonheur incandescent. Certes, elle apparait lumineuse, rayonnante dans un milieu comme celui-ci, pas nettement mal famé, mais loin des phares qui mériteraient de l’illuminer, de mettre en valeur le grain de sa peau, sa jeunesse éthérée. Il se permet de l’imaginer le temps quelques secondes, son corps prenant vie à une passion dévorante à laquelle elle s’adonne sans hésiter, sans laisser place aux compromis. Cela lui va bien, qu’il se dit, alors qu’il a les yeux fermés et qu’il l’imagine danser avec grâce, volupté, mettant en valeur sa douceur et sa gestuelle cadencée. Abrupt retour à la réalité, se ramenant à la raison, dans un univers plus morne où elle sert des verres pour payer les factures plutôt que d’avoir accès à cette ultime version d’elle-même, où elle atteindrait ce niveau de bonheur pourtant à portée, néanmoins lointain d’une façon détournée.

Que ferait-il, lui, pour même être à portée de ce concept abstrait, cet idéal inatteignable qu’est le bonheur, du moins en son sens?

« Je n’en ai aucune idée » qu’il admet honteusement, n’ayant jamais réellement pris le temps d’y penser. Tout ce qu’il sait, c’est que ce n’est pas ça, maintenant, en général qui lui permet de respirer des goulées d’air satisfaisante, de trouver le sommeil du juste, de s’éveiller avec un sourire aux lippes, l’envie frénétique de voir émerger une journée nouvelle, de découvrir un univers de possibilités. Il ricane d’un rire dépourvu d’amusement, s’affaire quelques secondes sur le récurage d’une surface à portée, puis continue sur sa lancée « Je ne me suis jamais projeté à vivre différemment, c’est pathétique ça, non ? ». L’idée seule aurait révulsé son paternel au plus haut point, comme s’il pouvait considérer être différent de lui, de voir au-delà de cet héritage d’antiquité, passion d’un autre, enfant ingrat de douter d’un gagne-pain établi, du moins il en fut un temps « La boutique d’antiquité, plus bas, sur la rue. Celle au coin, la façade en bois, qui semble tout droit émerger d’un film d’époque, elle appartient à ma famille, dont j’ai hérité, y’a de cela quelques années ». Il est plus ou moins surpris, elle est bien là, dressée au coin d’une rue passante, pourtant passe sous le radar, trésor assoupi, oublié.

« Ne soit pas désolée, surtout. Je suis dans le cliché absolu, le barman désillusionné qui se tape une cliente dans une ruelle pour oublier son désarroi et son infortune, le temps d’un instant » qui s’échappe avant qu’il ne puisse le retenir, comme s’il fallait l’époumoner pour ancrer dans la réalité l’entièreté du pathétisme derrière l’énoncé. Puis comme ça, il se sert un doigt de bourbon, incapable de supporter une inexorable attente, la poitrine comprimée par le besoin impérieux de s’y adonner « Preneuse? C’est ma tournée ».
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Message par Billie Haynes Lun 26 Fév - 21:32

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Sa curiosité, Billie hésite à l'épancher, particulièrement quand il s'agit d'Abe. Ce n'est pas qu'il n'a pas l'air sociable, c'est juste qu'il n'a pas vraiment l'air d'avoir envie de discuter. Lui laisser son propre espace semble évident pour la gamine qui n'a jamais vraiment aimé s'imposer, sauf quand elle sent une ouverture. Là, l'ouverture est juste devant elle et elle préfère s'immiscer dans la brèche plutôt que garder ses questions pour elle et attendre que l'occasion se présente à nouveau. Billie croit savoir pourquoi elle a envie d'en apprendre autant sur lui, c'est parce qu'il a l'air triste et au fond, elle se dit qu'il y a peut-être quelque chose à faire pour qu'il aille mieux. La gamine sait pas quoi, se dit qu'elle ne peut rien y faire, mais s'il y a juste la moindre chance qu'il lui décoche un sourire, un vrai, ce serait déjà une victoire.

Elle fronce les sourcils quand elle entend sa réponse, penche la tête en le regardant. Elle voudrait comprendre pourquoi il se dénigre autant. C'est étrange pour elle qui arrive à voir le côté positif dans à peu près tout. Étrange aussi, parce que ça doit être dur de vivre comme ça. Son ricanement face à lui-même n'améliore pas vraiment les choses pour Billie, qui l'observe sans ciller. « Je sais pas, Abe, je trouve pas. Peut-être que t'as juste pas trouvé le truc qui te passionne suffisamment pour avoir envie de foncer sans t'arrêter ? » La gamine hausse les épaules, finit par détourner le regard, comme pour se détacher un peu de ses propos. Elle n'a pas envie de lui dire qu'il est pathétique, parce que ce n'est pas vrai. C'est juste lui qui se voit comme ça et tant que ça sera le cas, il n'y a pas grand-chose qui changera.

Puis, Billie comprend de quelles affaires il lui parlait. La boutique d'antiquités, elle est déjà passée devant plein de fois. A chaque fois, elle s'est dit que c'était beau, mais elle n'a jamais vraiment eu le temps de s'arrêter. Ou peut-être qu'elle n'a jamais pris le temps de le faire. « C'est vrai ? Je savais pas que c'était à toi. » La surprise s'entend dans sa voix, mais le sourire qu'elle affiche laisse comprendre qu'elle trouve ça plutôt cool. « Je rentrerai la prochaine fois. » Ajoute-t-elle sans aucune hésitation. La compréhension s'installe ensuite : c'est ça qui le rend si malheureux ? De tenir la boutique ? Sauf qu'elle n'a pas vraiment le temps d'y penser plus longtemps, parce que d'autres remarques quittent ses lèvres, la forçant à nouveau à détourner la tête quand elle a l'impression de l'avoir insulté sans le vouloir.

« T'as jamais vraiment été très optimiste, toi, je me trompe ? » Ça s'entend dans les reproches qu'il se fait à lui-même, dans sa vision des choses et aussi dans son geste qui n'est autre que de se servir un verre. Billie se demande si c'est son premier de la soirée et quand il l'invite à boire un verre avec lui, elle hésite. Mais se dit que le laisser boire tout seul n'est pas vraiment une solution, alors elle hausse les épaules. « Pourquoi pas. » Pas vraiment une bonne idée, parce que la gamine n'a jamais été reconnue pour ses prouesses en matière d'alcool. Plutôt une petite nature, mais bon, un verre ou deux, ça ne la tuera pas. « On trinque à quoi, alors, Abe ? » Lui demande-t-elle, accoudée au bar en face de lui, amusée.
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Message par Abe Carnegie Jeu 1 Mar - 21:10

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La passion est un concept qui lui échappe totalement. Le fait d’être exalté pour quelque chose de particulier, d’avoir cette sensation au creux de la poitrine d’être sur le qui-vive, prompt à découvrir des émotions en tout genre et de se brûler les ailes. La seule idée de perdre ce contrôle pathologique sur son quotidien l’effrayait plus qu’il n’ose se l’admettre, considérant que chaque pas dans sa vie a été guidé, mesuré avant qu’il ne dépose le pied. Sans doute était-ce un trait chez les Carnegie de ne pas déroger de la routine, de ne pas se questionner, d’avancer sans chercher à considérer les opportunités. Il se retrouve alors sans mot, les lippes entrouvertes, sans réponse convenable à lui donner. Comment pourrait-il avoir trouvé quelque chose qu’il ne considère même pas comme une infinitésimale possibilité? Abe, il a l’impression que son sang ne fait qu’un tour, puis ne sait plus trop où se mettre, se met à penser. Peut-on vraiment déroger à la tangente orchestrée bien avant lui qui dessine le chemin de sa vie?

« Tu y seras bien reçue, je t’assure » lui répond-t-il, un fin sourire qui vient taquiner la commissure de ses lèvres. Il est étrangement réconfortant de s’y retrouver, quoi qu’il en dise ou en pense par moment, la boutique demeurait un héritage, un fragment de son existence, un chapitre de son histoire et de celle de son père avant lui. On avait, au fil du temps, instauré un climat particulier, chaleureux et mystique, au fil des ans. L’odeur y flottant était un mélange de papier, de cuir et de sauge en encens que son père a si souvent enflammé alors qu’il était enfant. Immuable dans le temps, elle semblait éthérée, illuminé par deux somptueux chandeliers, ambiance et atmosphère feutrée, qu’il entretient religieusement, sans jamais en déroger. Puis résonne un éclat de rire à la réplique de l’incarnation de la jeunesse alors qu’il lui répond instantanément « Ce n’est pas un de mes points forts, comme tu as pu le remarquer. Au moins j’ai la présence d’esprit de ne pas m’en vanter ».

Le cristal rehaussé par la liqueur ambré entre les phalanges, son regard croise celui de la jouvencelle, qui donne vie à la pièce rien qu’à sourire, le cœur flanchant à la dérobée alors qu’elle s’approche, se trouve à proximité « À ce rêve de danser qui t’anime, ce ne serait pas plus mal et à son regard entendu, il roule les yeux et rajoute et à la possibilité que j’identifie un jour ce qui m’inspire, moi, de rêver à autre, à possiblement mieux ».

Une chaleur se diffuse dans son œsophage, et il ferme les yeux, savourant la saveur sucrée qui se dissémine doucement. Il laisse glisser les doigts sur la bouteille, puis s’en détache presque à regret, son besoin de s’en arroser d’un de plus se faisant ressentir cruellement.

« Tu demeures dans le coin? » cherchant comment faire perdurer le moment un instant de plus, de peur de la voir disparaître, ne plus la croiser avant longtemps.

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Message par Billie Haynes Ven 2 Mar - 17:52

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Depuis la première fois qu'elle a vu des gens danser, Billie rêve de faire la même chose. Ses parents, quant à eux, n'ont jamais vraiment apprécié ce rêve. Ils lui ont toujours dit que se pencher sur un vrai métier était une meilleure idée. Et qu'après avoir trouvé quelque chose de bien, là elle pourrait se pencher sur la danse à part entière. Ses parents misaient sur la sécurité, sur la solution de replis et dans le fond, ils avaient, et ont probablement toujours, raison. Le problème c'est que Billie n'a jamais vraiment été pour ce genre de décision à demi-mesure, parce qu'avec elle, c'est simple: c'est tout ou rien. Quand elle danse, elle oublie tout et se laisse emporter, se laisse aller à une insouciance pendant laquelle tous ses problèmes n'existent plus. Dans ces moments-là, elle fait corps avec la musique, le monde autour d'elle devenant un simple bruit de fond. Et c'est pour cette raison qu'elle a un peu du mal à comprendre le fait qu'Abe ne soit pas passionné par quelque chose. La gamine ne saurait pas vivre sans ce bouillonnement au creux de son ventre.

« Il est encore temps pour que tu essaies de t'y mettre. » A l'optimisme, elle veut dire. Non, parce qu'elle comprend la différence entre un rêve et la réalité. Sauf que l'optimisme, c'est une question de perspective. Le verre à moitié plein, pas à moitié vide et toutes ces conneries. Faut aussi se dire qu'il y a toujours pire que soit et qu'on a toujours une marge d'amélioration tant qu'on n'est pas dans la tombe, c'est juste qu'il faut s'en rendre compte à temps. Et après ces quelques secondes, elle se rend compte qu'il vient de rire, c'était bref, certes, mais c'était présent pendant un court moment. Le sourire sur les lèvres de la gamine s'agrandit et ses yeux se posent sur lui, pétillant comme jamais.

Vient le moment de boire un verre, accoudée face à Abe sur le bar. A son toast, elle lève son verre, pas trop sereine, mais elle en boit quand même une gorgée, grimace et en prend une autre. Téméraire, mais pas stupide, elle le repose sans le finir, pas totalement à l'aise pour faire un cul sec là tout de suite. Trop fort pour elle et ça se voit à la grimace qu'elle continue de faire sans s'en rendre compte. « C'est pas très bon quand même. » C'est plus fort qu'elle, elle est obligée de faire ce commentaire sur la boisson. Disons qu'elle est plus habituée à la vodka mélangée avec un truc suffisamment sucré pour couper le goût. L'inconvénient, c'est que ça se boit plus vite et qu'elle en boit, de fait, plus. Si elle buvait toujours ce qu'il vient de lui servir, elle finirait bourrée moins souvent. Hm.

A sa question, Billie relève la tête vers Abe. « Hm, j'habite à 15 minutes à pied. » La gamine a appris avec le temps qu'il vaut mieux qu'elle dise combien de temps elle met d'aller de son studio au point b demandé plutôt que donner le nom du quartier. Pas très bien famé, soi-disant. Et vu qu'elle n'est pas fan des remarques du style, elle préfère dire ça, c'est mieux. « Et toi, j'imagine que t'habites pas loin ? » Entre sa boutique et le bar juste à côté, ce serait étrange qu'il vive bien loin. On peut se demander si elle vient de ré-orienter la question pour qu'il oublie de chercher plus loin, mais en réalité, elle aimerait bien tout savoir sur lui aussi, juste comme ça. Et enfin, Billie finit son verre, grimaçant une fois de plus. Son sourire revient vite alors qu'elle observe Abe, détendue.

« Si on continue comme ça, on fermera jamais le bar. » Au ton de sa voix, on comprend que ça ne la dérange pas vraiment, au contraire. Peut-être qu'elle lui laisse une chance de rétro-pédaler, ou pas, elle sait pas trop, Billie.  
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Message par Abe Carnegie Mar 8 Mai - 19:54

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Les derniers relents de cet espoir porté par l’intonation de miel qui s’écoule des lippes de la jeune femme le fait sourire, lui, le bougre. Il faut bien qu’un sang impétueux et bouillant de cette capacité de rêver et d’aspirer à mieux pour le secouer suffisamment à même ses tripes pour susciter une réaction même infime, qui le rappelle à l’ordre. Doit-il vraiment se laisser aller à dériver dans ces tumultes d’une intensité tellement moindre qu’il a une impression d’être immobile depuis ce qui apparait être des siècles? Il hésite par principe, ne s’était-il pas promis d’honorer ses engagements et de s’efforcer de maintenir à flot ce joyau du passé qui a su animer une passion chez cet homme qu’il a aimé et respecté jusqu’à ce qu’il ne soit plus qu’un souvenir, arraché à son fils par la maladie qui lui rongeait les méninges jusqu’à lui faire oublier son identité. Il secoue la tête, Abe, il n’a pas envie de s’adonner à la mélancolie qui lui chatouille les viscères alors que son esprit divague à ce sujet pénible, même maintenant, des années plus tard, toujours à fleur de peau. La mémoire, une faculté qui oublie, vraiment?

« Peut-être le jour où tu seras grande, tu pourras apprécier les subtilités de cette somptueuse liqueur » qu’il lâche, amusé par la grimace qui tord ses traits sculptés dans un marbre doré. Il laisse glisser ses phalanges presqu’amoureusement sur la bouteille, puis la replace, idée de ne pas s’inspirer d’un besoin viscéral de s’arroser plus amplement un gosier assoiffé. Il se contente d’un hochement de tête à la réponse de Billie, ne cherchait-il pas plus à perpétrer l’exercice d’un échange cordial que de vraisemblablement être à la cueillette d’information quelle qu’elle soit. Il n’avait pas d’attente sur les retombées, pas plus que le retour de la question. Il hésite, contracte légèrement la mâchoire et passe une main désinvolte dans sa chevelure, reportant vers l’arrière des mèches téméraires « Au-dessus de la boutique, une garçonnière. Rien de bien glamour, j’en conviens, mais côté loyer, ça permet d’éviter les frais… ». Il ne croule pas sur l’or, loin de là, accumulant les factures plutôt que les chèques. Il s’acquitte de ses frais, parfois de façon plus serrée que d’autres, mais demeure perplexe sur la pérennité de sa situation financière. Et voilà les inquiétudes qui reviennent au gallot, de celles qu’il chasse habituellement au goulot d’une liqueur plutôt que par la socialisation.

« On peut finir prestement, si tu veux. Aller prendre un café ou manger quelque chose? Ça peut être maintenant ou pas, je pourrais comprendre que tu sois crevée » ajoute-t-il, nonchalamment, s’armant d’une guenille pour récurer le comptoir à portée de main, se mettant en marche, le cas échéant de toute éventualité pouvant être soulevée par sa vis-à-vis…
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Message par Billie Haynes Mar 8 Mai - 22:32

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Positive, parfois beaucoup trop et ça l'empêche de discerner qui sont les bonnes ou les mauvaises personnes. Peut-être est-elle juste trop naïve, à toujours chercher le rayon de soleil même quand il n'y en a pas. Parfois, elle se retrouve dans des situations merdiques à cause de ça, d'autres fois, ça l'emmène vers des choses plutôt sympas. Certes, niveau fréquentation, on peut dire que les statistiques ne vont pas dans son sens, au contraire. Cela dit, il n'est jamais trop pour redresser la courbe. Abe, quant à lui, malgré ses airs un peu sombres de part sa vision de son environnement, n'a pas l'air désagréable. Est-ce qu'elle s'y attendait ? Billie l'espérait, mais vu que les espoirs qu'elle porte sur les gens ne portent pas toujours leurs fruits, elle s'est abstenue malgré elle. Finalement, elle n'avait peut-être pas tort. Pour une fois.

« Oh, parce que c'est comme la sagesse le goût pour le bourbon, ça vient avec l'âge ? » La gamine sourit en secouant la tête, amusée par la remarque d'Abe. Billie pense que sa théorie est bidon, mais elle va se passer de lui préciser. Chacun ses goûts et ça, c'est pas pour elle. Quand la conversation part sur l'endroit où vit la brune, elle se referme un peu, par réflexe. Ce n'est pas tant qu'elle a honte, même s'il n'y a aucune gloire à retirer de son quartier, encore moins de son studio, mais c'est juste qu'elle a trop l'habitude des remarques désobligeantes à ce sujet qui la font grincer des dents. Être sur la défensive à ce propos, c'est devenu normal. Donc, elle se dérobe et renvoie immédiatement la question vers Abe. « Pratique ! J'aimerais bien ne pas avoir à payer de loyer. » Sans aucun doute un des seuls avantages qu'elle avait à vivre chez ses parents. Ça et les factures qui se payaient par magie.

« Pourquoi pas les deux ? Ça fait des heures que j'ai pas mangé. » Si le refus était presque au bout de ses lèvres, c'est finalement le oui qui prône. Ça ne pourra pas lui faire de mal, surtout qu'elle aime bien la compagnie d'Abe. D'autant qu'elle ne ment pas, elle n'a pas mangé depuis ce midi et honnêtement, bouffer une barre de céréales, ce n'est pas une nourriture. Du coup, la gamine s'active autant son collègue pour pouvoir partir au plus vite. Et un quart d'heure plus tard, une fois dehors, elle inspire un grand coup, soulagée d'avoir débauché. « Tu choisis où on va ? » Le sourire qui illumine ses traits est sincère. Billie lui laisse le choix, parce qu'il doit mieux savoir qu'elle ce qui est ouvert à cette heure-ci, c'est son quartier. Aussi, ce sera la première fois qu'elle le verra en dehors du bar et l'idée la fait sourire.
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Message par Abe Carnegie Mer 9 Mai - 20:29

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Il s’étonne lui-même de lui avoir poser la question, d’avoir émis les mots nécessaires à la retenir un moment de plus, quelques minutes volées à apprécier de ses prunelles incendiaires le grain chaud de son épiderme, la lourdeur de sa bouche qui invite à être caresser du regard et du son particulier et contagieux de son sourire. Elle pourrait utiliser son temps à bon escient, à ne pas s’épandre à côtoyer un homme borné, taciturne et dépourvu de cet entregent qui permet habituellement de s’extirper du lot, tout particulièrement si l’on cherche à attirer l’attention. C’est bien ce qu’il s’efforce de faire, d’une façon malhabile, chose inusité que de vraiment s’intéresser à ce qui coule de ses lippes et des échanges partagées. Certes, il a cette capacité intrinsèque de convaincre sans l’être lui-même de s’intéresser à autrui, talent nécessaire à tout bon tenancier de bar, histoire d’attiser les billets pour la qualité du service. Pourtant, c’est différent ici et maintenant, alors qu’elle lui suggère de prendre en charge la suite des choses, il prend conscience des conséquences possibles d’une telle marche de manœuvre. Il ressent une chaleur, soudainement, au creux de son bas-ventre, la réprime comme il le peut, secoue subrepticement la tête, tente de se la remplir de faits divers, le temps de reprendre ses esprits…

« Il y a une petite cantine, à deux pâtés de maison, une dame sympathique dont les œufs brouillés sont comme des nuages comestibles » qu’il échappe avant de pouvoir se pincer les lèvres. Il fréquente l’établissement depuis qu’il arrive à marcher, s’extirpant parfois de son lit d’enfant pour se présenter à la cantine, ouverte à l’aube pour les travailleurs de nuit et de la route. Il s’était même attisé les faveurs d’une prostituée d’un certain âge qui y avait élu domicile après des clients particulièrement difficiles. Il en a été presque la vedette, un temps passé. Une époque révolue au goût amer sous la langue. Il sort les clés du bar, ramasse sa veste et tient celle de Billie, lui enfilant galamment en frôlant involontairement l’épiderme d’un satiné étourdissant. Il parcoure ses lèvres de sa langue, puis enfile ses mains dans ses poches, histoire d’en gérer les tressautements…

« Est-ce qu’il y a un souvenir d’enfance qui te fait sourire particulièrement ? » lâche-t-il, une fois les premières goulées d’air frais gorgeant ses poumons. Il ricane, puis se passe la main dans les cheveux « Je sais pas pourquoi, ça m’est venu comme ça. Tu m’intrigues, j’avoue, t’es quelque chose comme une bouffée d’oxygène dans ce quotidien qui étouffe, parfois ». Il n’a pas enfilé des masses de liqueur, et le voilà à s’épancher comme un con. Putain, il a envie de foutre le camp et d’aller se terrer dans la garçonnière, de s’allumer une cigarette et de fermer les yeux sur un vinyle de blues.

Heureusement, les effusions de la part de madame Visconti qui contourne son comptoir pour venir l’entourer de ses bras potelés. Elle lui arrive sous l’épaule, à peine, et le sourire lui revient, attirant la dame contre lui. Il en oublie momentanément Billie alors qu’il subit les remontrances de la cuisinière, le blâmant de ne plus passer suffisamment. Il est vrai qu’il force la bouteille, l’invalidant pour terminer son quart ici. Il cafouille, puis son regard croise celui de la jeune femme. Il s’extirpe de sa situation en déplaçant l’attention de la femme « Paola, voici Billie, c’est… et elle le coupe brusquement, le regarde « Est-ce ta copine, mon petit? Elle est jolie, j’ai toujours dis à ton père que tu avais du goût.. ».

Il ouvre la bouche, aucun son n’en sort. Mortifié, à son âge. Putain de merde.
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Message par Billie Haynes Mer 9 Mai - 21:36

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Laisser le choix du lieu à Abe n'est sûrement pas aussi anodin qu'il n'y paraît. Les endroits où les gens aiment aller peuvent en dire long sur eux. Leurs préférences, mais il y a aussi les gens dont ils préfèrent s'entourer, un tas de choses qui peuvent aider une personne à en apprendre plus. Et, de toute façon, si elle avait dû décider, Billie n'aurait pas su où aller. Là où elle vit, il y a un endroit où elle prend à manger quelque fois, mais marcher jusque là-bas ne serait carrément pas stratégique vu la faim qui lui tord le bide. Donc, ce sera la cantine dont il lui parle. « Des nuages comestibles ? Tu me vends du rêve, Abe. » lui dit-elle amusée, même si elle espère qu'il n'en rajoute pas. La gamine laisse Abe lui mettre sa veste, frissonnant involontairement quand ses doigts frôlent sa peau. Elle le regarde du coin de l’œil, détournant assez rapidement le regard.

La question qu'il lui pose tandis qu'ils se mettent à marcher surprend la brune et ce qu'il lui dit ensuite la surprend d'autant plus. Elle ne s'attendait pas vraiment à ce qu'il lui dise ça, ne s'attendait tout simplement pas au fait qu'il le pense. « Je... Euh... » Billie se racle la gorge pour se reprendre, rougit en espérant que ça ne se voit pas trop et met ses mains dans ses poches. « Quand j'étais petite, on mangeait tous les dimanches chez ma grand-mère et elle faisait les meilleurs desserts de la terre entière. Ils étaient différents à chaque fois, mais toujours bons. Parfois, quand je sens certaines odeurs, ça me revient. » D'ailleurs, elle sourit pendant qu'elle en parle. La brune vient chercher le regard d'Abe, un sourire haussé. « Et toi, alors ? » Curieuse à son tour, elle n'y est pour rien s'il tend les perches de lui-même.

Une dame vient accueillir Abe quand ils arrivent au comptoir et la gamine ne peut pas s'empêcher de sourire encore plus en le voyant comme ça. Disons que le voir derrière un comptoir, ce n'est pas du tout la même chose. Le changement est le bienvenue, il n'y a pas à dire, non pas qu'ils soient désagréables dans l'autre situation, non, c'est juste que... Billie met la main devant sa bouche tandis qu'elle se retient de rire quand Paola coupe Abe et lui demande si elle est sa petite amie. Pas parce que l'idée est complètement ridicule, nan, c'est juste qu'elle le dit avec tellement d'entrain que Billie a carrément du mal à la priver de son plaisir. « Enchantée. » Lâche-t-elle d'ailleurs, ne niant pas les faits. « Et merci, c'est gentil. » Ajoute-t-elle, légèrement clouée sur place jusqu'à ce que Paola les amène à une table, toute sourire en continuant de discuter avec un Abe qui semble toujours aussi sous le choc qu'il y a quelques minutes.

« Est-ce que j'aurais dû nier ? Je suis désolée, c'est juste qu'elle avait l'air tellement contente que j'ai pas voulu... Enfin... Je sais pas, si tu veux, j'peux lui dire qu'on n'est pas ensemble quand elle revient. Ou toi, si tu préfères. Enfin, j'ai pas réfléchi, si ça se trouve t'as quelqu'un et elle est pas au courant. » Est-ce qu'elle s'embourbe au fur et à mesure que les mots découlent de ses lèvres ? Elle n'en sait rien. « Bref, désolée. » Conclue-t-elle en fronçant quelque peu les sourcils...
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Message par Abe Carnegie Jeu 10 Mai - 22:16

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Cela semble peut-être inusité, anodin, voire même carrément bizarre, mais il s’avère que l’aspect nostalgique de la personnalité d’Abe l’amène à croire que ce genre de sujet permet d’apaiser les autres comme cela le fait pour lui. Parler d’une époque ou soulever des souvenirs bien étiquetés lui permet d’oublier le présent qui est muable, lui, comparativement à ce passé révolu dont il ne parvient pas à se défaire. Plutôt conséquent avec sa profession arbitraire que de donner une seconde vie à des objets du passé, les mettant en valeur dans un lieu bercé d’histoire pour leur créer un futur plus seyant que d’être confiné dans un espace clos à accumuler la poussière plutôt que les regards. L’enfance, l’une des périodes les plus heureuses de son existence, où il n’avait que faire des responsabilités et des tâches, en ignorant presque le sens de ces mots, bercé par une mère aimante, un père présent et des acteurs secondaires qui lui ont inculqués des valeurs qu’il chérit encore aujourd’hui.

Elle cafouille, mais elle se reprend. Elle est capable de s’adapter rapidement à ce choc générationnel, à ce sombre personnage qu’il incarne alors qu’elle est lumineuse comme le jour.

« J’ai construit un remarquable chemin de fer, avec locomotive et tout, en bois avec les pièces que l’on allait minutieusement choisir dans les encans, chaque weekend, avec mon père. C’était mon moment préféré que de les assembler, le dimanche, aussi religieusement que d’autres vont à la messe »
qui lui vient tout naturellement, comme si ce souvenir datait d’hier plutôt que de plusieurs décennies. Il le possède encore jalousement, ce circuit, lui jette un regard de temps à autres, dans le grenier de l’immeuble. Parfois même, il le parcoure de phalanges délicates, un demi-sourire aux lèvres. Il se tait par la suite, perplexe. Il s’étonne surtout qu’elle ne prenne pas ses pieds à son cou, la pauvre.

Puis la tournure des évènements lui échappent totalement quand Paola dresse un portrait de sa relation avec Billie comme étant d’une importance bien plus capitale que ces prémisses d’une entente cordiale entremêlé à, définitivement pour lui, d’une part d’attirance. En même temps, il jette un coup d’œil en direction de la brune, comment faire autrement? Il prend place, l’écoute cafouiller et passe une main nerveuse dans sa chevelure en bataille. Elle s’interrompt pour accuser un chocolat chaud – le préféré d’Abe, il y a 30 ans – qui se dépose devant elle, ainsi qu’un pour lui, trois guimauves sur le dessus. Il roule des yeux, rougit légèrement, remercie comme il le peut.

« Oh, le plus inquiétant c’est qu’elle est pratiquement au courant de tout, même si je la délaisse un peu, ces derniers temps. Troublant ce que l’on apprend quand l’on fait du service auprès des mêmes personnes, jour après jour, nuit après nuit » rétorque-t-il, refermant sa main sur son chocolat, un sourire flottant sur ses lèvres.

« Pour maintenant, on va faire profil bas, ça ne va pas durer longtemps, t’es prévenue »
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Message par Billie Haynes Ven 11 Mai - 20:30

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Billie n'a pas tellement l'habitude de se concentrer sur le passé. Sa relation avec ses parents se défait de plus en plus chaque jour qui passent, ils ne voulaient pas qu'elle parte, ont essayé de la décourager en ayant des mots qui ont sûrement dépassé leur pensée, mais le fait est que tout était là, formant un fossé entre les envies de Billie et les attentes de ses parents. La gamine se contente de peu de contact avec eux, un appel tous les deux semaines, quand elle en a plus ou moins envie. Pour elle, le passé est relié à eux et à son ancienne ville. A des gens qu'elle ne voit plus et n'a plus vraiment envie de voir. Là-bas, elle avait l'impression d'être coincée, d'être obligée d'y trouver quelque chose à faire sans pouvoir regarder ailleurs. Tout n'est pas non plus tout noir quand elle se met à y penser, non, il y a des gens qui lui manquent, mais pas au point d'y retourner plus d'une fois par an pour Noël histoire de faire ça en famille. Et encore, si elle pouvait s'en passer, Billie le ferait.

Abe, lui, revient avec tendresse sur son souvenir d'enfance. C'est facile à imaginer, un Abe totalement concentré sur la tâche à accomplir. Elle aurait bien aimé le voir, lui, gamin avec les yeux pétillants une fois que tout était en état de marche. Billie a l'impression que ça ne lui arrive plus très souvent d'être émerveillé ou même totalement passionné par quoique ce soit. « T'as des frères et sœurs ? » Sans trop savoir pourquoi la question lui passe par la tête, Billie la pose quand même. Elle, elle n'en a pas. Elle a du mal à savoir si elle aurait préféré en avoir ou non. Mais vu qu'ils parlent d'eux, le thème se prête à cette curiosité que la gamine veut épancher.

Ensuite vient le moment gênant où Billie se dit qu'elle vient de faire une connerie en acquiesçant sans vraiment le faire aux propos de Paola. La gamine se justifie plus ou moins bien et cherche à savoir s'il aurait préféré qu'elle dise que non. Elle s'emmêle puis s'excuse avant qu'un chocolat chaud soit posé devant elle, lui permettant de porter son attention sur autre chose que son malaise. Elle sourit quand elle remarque les guimauves qui accompagnent celui d'Abe, amusé par l'attention particulière que lui a porté Paola. D'ailleurs, Abe finit de calmer Billie en ne lui reprochant rien, la rassurant complètement. Le chocolat chaud aide aussi quand elle en boit une gorgée. C'est chaud, mais Dieu que c'est bon. « Au courant de tout, tu dis ? Donc si je veux des informations, faut que je vienne par ici. C'est bon à savoir. » Taquine, la gamine lui fait un clin d’œil pour accompagner ses paroles. Quand elle parle d'informations, elle entend par là des éléments compromettants bien entendu, parce que c'est toujours plus drôle. Cela dit, pour le moment, Billie va se contenter des réponses qu'elle peut obtenir en lui posant les questions à lui.

« Et sinon, Abe, t'as déjà voyagé ? » C'est comme ça qu'ils font depuis tout à l'heure dans le bar, ils se posent des questions anodines sans aucun doute pour apprendre des choses l'un sur l'autre, pour apprendre à se connaître au-delà de derrière un comptoir. Billie joue le jeu, cherchant toujours à en savoir plus.
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Message par Abe Carnegie Mar 15 Mai - 15:07

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Une part de lui aurait aimé ne pas être le seul gamin à fouler de son pas le bois grinçant de la maisonnée. L’autre, cependant, se complait à avoir été l’unique aimant à attention et amour sur lequel pouvait se repaître sa mère, principalement, et son père à ses heures. Peut-être se sentirait-il moins démuni aujourd’hui, sans le sourire et la voix de sa mère pour guider ses pas ou l’accompagner, le rassurer même aussi parfois. Il n’a pas à se plaindre de son enfance, au contraire, il a des souvenirs à la pelle qui ont une valeur inestimable, chargé de ce bagage émotif qu’il tient de sa mère – qu’il exècre à l’occasion, ayant l’impression d’étouffer sous une charge émotionnelle trop lourde pour ses épaules pas si étroites que ça. Il n’a pas à se plaindre de sa vie d’adulte, bien qu’il entretienne à l’égard de sa vie actuelle des réserves et des appréhensions, caressant du bout des phalanges les mille et une possibilités qu’il n’a pas exploré pour mieux reprendre les rênes du commerce de la famille, pour grappiller ici et là les derniers instants de qualité avec la femme de sa vie qui s’effaçait peu à peu, disparaissant au final pour laisser ce qui semblait être un trou béant au creux de sa poitrine.

« Je crois que ça l’aurait plu à ma mère d’avoir une ribambelle de gosses, mais ça n’a pas été possible. Elle a dû se contenter d’un seul exemplaire, j’ai tenté de faire en sorte de maximiser son plaisir en multipliant les gaffes et accaparant son attention » lança-t-il, un demi-sourire aux lèvres, portant son chocolat à sa bouche, fermant les yeux pour en savourer le goût onctueux et rassurant. Il n’a pas tout perdu, qu’il doit se rappeler, il respire, il a de quoi se remplir le bide et de s’arroser le gosier, il est en agréable compagnie et puis il bosse, y’a des gens bien plus mal que lui au final.

Puis il rit à sa réplique, passe la main dans ses cheveux, considère l’idée de se descendre un petit déjeuner pour clore en beauté cette nuit aux tournants inespérés.

« Paola peut te fournir une mine d’informations sur les gens du quartier, jamais bien méchant, des rumeurs ou certaines nouvelles, comme quoi tu vois le mec, là, avec une casquette rouge? désigne-t-il d’un mouvement qui se veut discret, entrant dans la confidence et le jeu en se penchant vers Billie C’est Jay, il possède une quincaillerie dans le coin. Il a laissé sa femme, Becca, pour une autre. Après 40 ans de mariage ». Il rit, jette un regard en direction du menu, puis son attention se porte de nouveau sur Billie.

« Non, jamais. C’est honteux, hein? À part à distance de bagnole, dans un rayon de cinq heures d’ici, j’ai rien vu du monde du tout » répond-t-il, se voulant désinvolte et désintéressé, ne réussissant pas vraiment. Il secoue la tête, s’efforce de sourire « Et toi? Des lieux à me suggérer, des destinations qui faut absolument pas manquer? ». Paola revient, pose une main sur son épaule. Ils commandent de quoi manger, plus léger pour elle, un festin pour lui.

En allant chercher du sucre pour son café, il frôle les doigts de Billie qui s’affairaient dans le coin. Il frissonne légèrement, les retient presque du bout des phalanges. Referme la main sur son café, se laissant brûler doucement pour oublier la sensation aérienne de son épiderme.
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Message par Billie Haynes Jeu 17 Mai - 23:29

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Billie a remarqué que peu importe l'endroit, le quartier ou la ville, il y a toujours une personne qui arrive à tout savoir sur tout le monde. Bon, elle doit bien admettre que là d'où elle vient, il y en avait plusieurs. Mais c'était surtout du commérage et souvent, les faits énoncés n'étaient pas tout à fait vrais. Concrètement, ça passait de bouche en bouche et l'information était partagée, amplifiée, modifiée et au final, on se retrouvait avec une histoire complètement folle pour quelque chose de pas si fantastique que ça à la base. Paola n'a pas l'air comme ça et au final, c'est plutôt rassurant. Parce qu'à l'heure actuelle, chez elle, on doit dire qu'elle est partie après s'être brouillée avec ses parents, qu'elle a déménagé loin, très loin, peut-être même qu'elle a quitté le pays. Sans argent, vous imaginez ? Comment elle fait pour survivre ? Terrible histoire. Ouais, parce que Billie est carrément capable de faire les conversations dans sa tête, même sans y être.

« Oh, la pauvre. » Lâche Billie quand elle entend que Jay a quitté sa femme pour une autre. Jay n'est pas sympa. Son regard se porte ensuite sur le menu et tout a l'air bon. Mais elle sait déjà qu'elle va tenter les œufs brouillés qu'Abe a vanté tout à l'heure. Choix facile en fait. « Ce que je voulais dire aussi, c'est qu'elle doit savoir beaucoup de choses sur toi. » Petit sourire amusé au coin des lèvres, Billie reporte son attention sur le menu quand elle a terminé sa phrase. C'est pas qu'il ne répond pas à ses questions, mais bon, ça pourrait être cool d'avoir les informations qu'il ne lui donnerait pas forcément. Lui n'a personne à qui poser des questions au sujet de Billie, dommage, même si elle ne se priverait pas d'y répondre aussi bien que lui s'il lui demandait. Après tout, c'est ce qu'ils font depuis tout à l'heure.

La gamine ne se prive pas de commander quand Paola revient. Des œufs, des frites et un café : combo étrange, mais ce n'est pas grave. Ça sera bon quand même. « Non, j'ai rien à te conseiller. Je suis venue de mon bled paumé jusqu'ici. Y a plein d'endroits où j'aimerais aller. Sauf que la réalité finit toujours par me rattraper. Si je pouvais, j'irais à New-York, en Californie, en Grèce, puis en France. Bref, si je pouvais, j'irais partout. Mais pour le moment, je suis là. » Non pas que Billie s'en plaigne, mais c'est juste que la réalité fait qu'elle n'a pas vraiment le choix. Cela dit, ce n'est pas faute d'essayer. « 5 heures de route en voiture, c'est déjà pas mal. » Ajoute-t-elle. « C'est mieux que le bus. » Conclue-t-elle, parce que le bus, ça craint. Ça pue et c'est long. En plus, on ne peut pas faire confiance aux gens.

Puis, tandis que Billie cherche à attraper des serviettes et du sucre, Abe vient faire la même chose. Quand leurs doigts se frôlent, la gamine ne peut pas s'empêcher de frissonner encore une fois. Comme à chaque fois qu'ils se touchent d'une quelconque manière. Est-ce qu'elle rougit ? Encore une fois ? La brune regarde ailleurs, fait comme si de rien était. Heureusement qu'elle veut faire danseuse et non actrice, sinon, elle pourrait déjà réviser ses plans, carrément pas crédible dans le rôle de la demoiselle indifférente. Sauvée par le gong, Paola leur amène ce qu'ils ont commandé et Billie ne se prive pas de commencer à manger et à la première bouchée, wow. « T'avais raison, c'est une tuerie ! » Grand sourire sur les lèvres, Billie se rend compte qu'il n'avait pas exagéré.
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Message par Abe Carnegie Mer 30 Mai - 17:00

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Il est impressionnant de constater que les gens qui l’entourent, de près ou de loin, semble en savoir souvent plus que lui sur lui-même, étonnamment. Parfois, ça le fait sourire, parfois, ça lui donne envie de hurler, ça dépend. L’ambivalence règne en maître chez les Carnegie, c’est connu et reconnu, des principaux intéressés notamment. Maintenant, il sourit, peut-être un peu parce que la possibilité est nommée par une jeune femme qui l’intéresse, l’intrigue aussi et surtout. Peut-être que ça lui rappelle, à Abe, qu’il existe des choses en ce monde qu’il ne peut contrôler et qui peuvent, de façon détournée et insidieuse, modifier le cours des choses et rendre la vie moins monotone, peut-être. Il penche d’une part comme de l’autre, ambivalent, fidèle à lui-même. Cependant, aucun doute ne subsiste quand il croise le regard éthéré de Billie, il veut et cherche inexorablement à prolonger le moment, cet instant qui semble hors des balises du temps et de l’espace, une bouffée d’oxygène dans la monotonie de sa vie…

« Elle en sait pas mal, j’ai souvent l’impression d’être le dernier au courant des aléas de ma propre vie, ironique non? » qu’il lui rétorque, un sourire en coin, détournant son regard pour poser des prunelles affectueuses sur la silhouette de Paola qui se déplace au gré des commandes et des plats à servir.

Il l’écoute parler, constate qu’elle aussi, malgré sa frivolité, sa jeunesse et son esprit libertin, elle en est à un point plutôt près du départ que de l’arrivée, comme quoi elle n’a pas eu la chance, l’occasion de s’adonner à ce genre de sujet qui lui fait briller les yeux, la rendant plus belle – désirable? – encore qu’à l’habitude, comme si cela était nécessaire. Il contracte le poing et la mâchoire, son esprit divague, dérape. La fatigue? Peut-être. Il se refuse à penser plus loin, secoue la tête et prend une gorgée de café, regrettant brièvement qu’il ne soit pas un peu corsé pour lui embrumer l’esprit, l’empêcher de pousser sa réflexion sur les frissons qui lui parcourent le corps alors qu’il lui frôle les doigts, innocemment et accidentellement.

Son enthousiasme et sa candeur presqu’enfantine le frappe de plein fouet, choc suffisant pour le ramener à l’instant présent. Il lui sourit, s’affaire un temps à s’alimenter à vitesse grand V, comme à son habitude. Il s’aperçoit qu’elle le regarde, amusé. Elle est belle à en couper le souffle, c’est indéniable.

« Quoi? Je suis en pleine croissance, faut bien que j’mange! »

Belle à croquer, c’est de plus en plus difficile à nier, à repousser comme idée aussi.
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Message par Billie Haynes Mer 30 Mai - 17:45

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Même si ça semble illogique, les gens qui nous entourent finissent souvent par en savoir plus sur nous-mêmes que nous. Les amis de Billie lui ont souvent fait remarquer des choses dont elle ne se rendait pas compte. Un peu comme si elle avait des œillères. A l'inverse, Billie a lu une fois que les gens qui nous entourent ne nous connaissent jamais vraiment, parce qu'on a l'aptitude de pouvoir adapter des façades suivant la personne qu'on a en face de nous. Alors oui, les deux arguments se contredisent, mais pas tant que ça au final. Ça dépend juste de la personne en face. Si Paola a vu Abe grandir, c'est sûrement normal qu'elle capte des choses avant lui. Qui sait ?

« Pas tellement, suffit juste d'avoir des oreilles partout et après c'est facile de comprendre des choses avant toi. » Répond la gamine, un sourire sur les lèvres, ne sachant pas trop si sa phrase fait sens – se comprenant elle-même malgré tout. « Faut savoir jouer avec les probabilités aussi. » Ajoute-t-elle après réflexion. Et éviter d'écouter ceux qui ont tendance à inventer des histoires aussi. Bref, plein d'éléments à prendre en compte, mais une fois que c'est fait, c'est simple comme bonjour.

La discussion part sur le voyage et Billie s'enflamme un peu, parce que ça et la danse, c'est les deux trucs qui la font vibrer. En général, avec la danse vient le voyage, mais faut trouver où danser d'abord et ce n'est pas toujours aussi facile ou évident qu'il n'y paraît. Heureusement que la gamine est optimiste et qu'elle n'est pas vite arrêtée, sinon, le choix de l'abandon aurait été fait il y a longtemps. Ce n'est pas son genre, ni dans son caractère. Un peu trop déterminée pour se laisser abattre trop facilement.

Devant la nourriture dans son assiette, la brune savoure, prend son temps. Elle mélange les saveurs aussi. Abe, quant à lui, préfère dévorer son plat. On dirait qu'il a peur qu'on lui vole son assiette s'il ne la finit pas à temps. Billie l'a rarement vu aussi concentré. Ça l'amuse. Il le remarque d'ailleurs. « Clairement ! » Lâche-t-elle avant de se mettre à rire. Lui, en pleine croissance ? Pourquoi pas. « Mais c'est meilleur quand tu savoures les choses. » Billie dit ça naturellement, se rend compte que ça pourrait être un sous-entendu, se demande elle-même si ça en est un. Du coup, elle reporte son attention sur sa nourriture, l'air de rien.
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Message par Abe Carnegie Mer 30 Mai - 20:38

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Les mots ont une portée et une saveur singulière, aujourd’hui. C’est étonnant de voir ce qu’ils peuvent faire, amener quelqu’un à passer du statut de connaissance fortuite à celle susceptible de susciter un intérêt particulier, lui octroyant un piédestal qui n’était pas là, pas plus tard que le jour précédent. Assoir deux étrangers, leur faire partager des banalités – qu’il faille être honnête, c’est ce à quoi ils s’amusent, tous les deux – pour les amener quelque part, un lieu étrange où la curiosité s’entremêle avec quelque chose de plus complexe, de plus profond aussi. Il est incapable de statuer s’il en est ravi ou troublé, ce qu’il sait pour sûr, c’est qu’il est surpris. Surpris qu’une âme aussi jeune et candide s’accorde en diapason avec la sienne, celle d’un homme rongé par la culpabilité et l’amertume, un pessimiste qui percute une énergie parsemée d’espoir et de rêve. Peut-être fait-elle cela par courtoisie, après tout, il y a bien le bénéfice de se remplir la panse avant d’aller rejoindre le pays des songes, ou bien est-elle aussi intriguée par lui que lui par elle. Attiré aussi, pour sa part, et ça le fout en l’air. On ne touche pas une étoile, pas quand on est éteint soi-même, de crainte de la consumer…

« Savourer c’est prendre le temps, je ne m’en suis jamais donné la peine, vraiment. C’est que finalement, il y a toujours quelque chose d’autre à faire, et s’éterniser ne fait que repousser l’échéance qui viendra de toute façon » qu’il échappe du bout des lèvres, incapable de ravaler sa nature pessimiste un instant de plus. C’est surprenant, déjà, qu’il ne se soit pas montrer davantage taciturne. C’est tout lui, pourtant, c’est dire qu’elle a un drôle d’ascendant, déjà.

Le repas tire à sa fin, les silences se multiplient dû à une tension dans l’air, palpable pour lui, sans doute insupportable pour elle. Il regarde l’heure, il est presque six heures du matin. Son regard s’écarquille, il n’avait pas vu le temps passer, les minutes s’étioler pour devenir des heures. Il se lève doucement, l’invitant à faire de même.

« Je vais te raccompagner, si tu veux. Tu dois être crevée, non? » et bien qu’il se doute qu’elle lui réponde à la négative – il la suspecte d’apprécier un moindrement l’instant pour tolérer le prolongement de celui-ci – il dépose un billet sur la table suffisant pour couvrir les deux couverts, puis se dirige vers Paola, qu’il serre dans ses bras, lui murmurant des remerciements à l’oreille. Ils passent le pas de la porte, et de fil en aiguille, se rapproche de chez elle, du moins au pas qui ralenti, il le suspecte. Alors qu’une envie lui secoue les entrailles de plus en plus, celle de se pencher sur elle pour prendre ses lèvres, il s’en retient, conscient de la portée et des risques reliés à cette idée grotesque et déplacée.

« Merci pour l’excellente compagnie qu’il souffle, avant d’ajouter, l’impression de devoir dédramatiser l’instant je suis choqué de ce que peut contenir en frites un si petit corps, en passant ».
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Message par Billie Haynes Mer 30 Mai - 21:52

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Pendant quelque temps, Billie avait presque oublié qu'Abe est pessimiste. Elle a du mal à comprendre pourquoi il l'est autant par moment, elle n'a pas l'habitude. Peut-être qu'on ne lui a pas donné l'occasion d'être vraiment positif par rapport à quelque chose. La gamine aimerait bien changer ça, parce qu'elle trouve que c'est dommage. Techniquement, elle devrait sûrement s'en moquer. Ils ne se connaissent pas vraiment, ou peut-être un peu maintenant, mais pas tant que ça. En théorie, elle devrait se dire que ce n'est pas son problème. Sauf que la réalité est parfois loin de ce qu'on devrait faire. C'est le cas, là tout de suite, pour Billie. Elle soupire en haussant les sourcils en écoutant sa réponse, pas tellement d'accord avec lui. Voire pas du tout.

« Si tu savoures pas, tu peux pas apprécier les choses. Et apprécier, parfois, c'est vraiment bien. » répond Billie, têtue. Elle, là tout de suite, elle savoure sa nourriture, donc elle l'apprécie. Y a plein d'autres choses qu'elle savoure dans la vie et qu'elle apprécie grandement. Il a le droit d'avoir sa vision des choses, c'est juste qu'elle a envie de le faire changer d'avis. Ne serait-ce qu'un minimum. Pas chiante, trop déterminée par contre, c'est la possibilité.

Après avoir terminé de manger, Billie se pose un peu dans sa chaise pour s'en remettre. Si le silence devient un peu pesant, la gamine n'en dit rien. Et quand Abe regarde l'heure, il semble surpris, ce qui inquiète un peu Billie, du coup, elle se dit qu'il ne vaut mieux pas qu'elle regarde sinon elle va prendre peur. Abe lui propose de la raccompagner, sans trop lui laisser le temps de lui répondre, il pose déjà sur la table de quoi payer l’addition. Et si la gamine allait s'y opposer, elle n'en a toujours pas le temps quand Abe va voir Paola. Si c'était son genre, elle ronchonnerait. Heureusement que ce n'est pas le cas. Elle dit au revoir à Paola avec un signe de la main et un sourire.

Sur le chemin, Billie a envie de dire un tas de choses, mais elle n'ose pas, hésitante. Quand ils s'approchent de chez elle, la gamine marche moins vite et Abe aussi, suivant son pas. Quand elle l'entend, elle sourit, puis se met à rire quand il conclue sa phrase. « Je suis pleine de surprises, tu le sauras. » Ça s'entend qu'elle est amusée dans le ton de sa voix. « Merci à toi aussi, Abe. » Plus sérieuse sur ce coup-là, parce qu'elle a passé un bon moment et que la nourriture était parfaite.

Arrivés devant son immeuble, Billie s'arrête et se tourne vers Abe. « On y est. » Dit-elle en désignant le bâtiment un peu pourri. « Merci encore. » Ajoute-t-elle en le regardant dans les yeux cette fois-ci. Se mordant la joue, la gamine hésite, encore. Peut-être un peu lâche sur ce coup-là, elle se contente de lui faire un bisous sur la joue. Pas si téméraire que ça en fait.
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